Une nouvelle étape du projet s'amorce : celle de la contractualisation avec les agriculteurs volontaires.

Le BAC du Tremblay Omonville poursuit son chemin dans la mise en place des Paiements pour Services Environnementaux. Les élus du bureau du SERPN ont en effet délibéré positivement pour tester le paiement cette année en se basant sur les montants révélés par les ateliers de co-construction, avec le soutien financier de l’Agence de l’Eau Seine Normandie.

Une nouvelle étape du projet s’amorce : celle de la contractualisation avec les agriculteurs volontaires.

Plusieurs années d’animation et une démarche de co-construction

Depuis plusieurs années, l’animatrice BAC du territoire, Marine GRATECAP, travaille en étroite collaboration avec les exploitants. Entre rendez-vous collectifs en plaine et suivi individuel, l’animation prend plusieurs formes tout au long de l’année avec l’objectif d’atteindre un niveau de nitrates au captage à 37,5 mg/L. En effet, les concentrations actuelles mesurées en nitrates frôlent la concentration limite de 50 mg/L. Les élus ont donc visé comme objectif de diminuer les concentrations en nitrates à 37 mg/L qui est le seuil de vigilance fixé par l’agence de l’eau.

L’animation porte sur trois successions de cultures prioritaires, pour lesquelles un objectif permettant d’atteindre l’objectif de qualité d’eau est défini. Chaque année, les exploitants peuvent connaître leur niveau de Reliquat Entrée Hiver (REH) c’est-à-dire la quantité d’azote dans le sol de leur parcelle, avant la recharge de la nappe. L’ion nitrate NO3- est une des formes azotées disponible pour les plantes pour se développer. Les quantités de nitrate présentes dans le sol sont la résultante des apports de fertilisants sur les cultures et de la minéralisation de la matière organique. Les nitrates qui ne sont pas absorbés par les plantes vont être lessivés au moment de la recharge de la nappe, c’est-à-dire transportés par l’eau de pluie vers la nappe.

La mise en place de couverts d’interculture est un levier agronomique fort pour réduire le REH. Plusieurs associations d’espèces peuvent être implantées comme couverts : phacélie, radis noir, trèfle, vesce,… (cf photo)

Mise en place des conventions avec les agriculteurs

Suite aux réunions de co-construction menées par le SERPN et Sara Hernandez Consulting, tous les agriculteurs du BAC, soit 125 exploitants, ont pu recevoir cet été un courrier leur annonçant la possibilité de conventionner avec le SERPN pour engager des parcelles en vue d’un paiement.

Chaque exploitant participant peut ainsi engager, pour une année, des parcelles correspondant aux successions prioritaires, sur lesquelles des prélèvements seront effectués : le paiement n’aura lieu que si l’objectif de reliquat est atteint dans la parcelle, c’est-à-dire que l’agriculteur aura produit une eau de qualité vis-à-vis des nitrates sous son champ. Le montant dépend de la surface engagée par l’agriculteur ainsi que de la succession de culture concernée. En effet, pour chaque succession, un montant a été attribué lors des ateliers de co-construction. En termes d’engagements, les agriculteurs ne sont pas contraints par rapport aux moyens mis en œuvre pour atteindre l’objectif de reliquat : le paiement est totalement basé sur l’atteinte du résultat, leur laissant le choix des pratiques qu’ils souhaitent mettre en place et qui sont adaptées à leur situation.

Déjà une vingtaine d’exploitants ont sollicité l’animatrice pour étudier la possibilité de conventionner et d’engager leurs parcelles sur le BAC. Lors de ces rendez-vous, c’est l’occasion d’échanger sur les précédents résultats de REH mais aussi de parler de couverts d’interculture, de fertilisation, de gestion des mauvaises herbes,….

Après cette étape, un suivi sera effectué dans les parcelles engagées à savoir : observation des couverts, pesées de biomasse et prélèvements de sol pour analyses.