3ème campagne d'échantillonnage de sol sur le bassin de l'Yvel : à la recherche d'indicateurs de réduction des fuites de phosphore

Jeudi 20 juin 2019, une équipe mixte constituée de chercheurs du CNRS et de techniciens de la Chambre d'Agriculture de Bretagne a continué son travail d'identification des zones contributrices de Phosphore au sien du bassin de l'Yvel. Selon des hypothèses, les zones humides de bas-fonds (bandes enherbées et sols cultivés) pourraient être parmi les zones du bassin les plus contributrices de Phosphore au cours d’eau. Ce travail qui vise à comprendre les propriété d’adsorption du sol vis-à-vis du phosphore dans ces zones critiques pour la qualité de l’eau est un préalable à la définition d’indicateurs de réduction des fuites de phosphore dans les bassins versants, pouvant servir de base à la mise en place de Paiements pour Services Ecosystémiques et à l’évaluation de leur efficacité environnementale.

Que fait-on des échantillons de sol une fois prélevés?

Après séchage pendant 2 ou 3 semaines, puis tamisage, une partie des sols collectés sera envoyée au laboratoire INRA d'Arras pour analyse. Une autre partie sera utilisée pour des expériences en laboratoire visant à caractériser les propriétés du sol vis-à-vis du  Phosphore.

Quelle interprétation des résultats?

Les résultats issus de cette troisième campagne d'échantillonnage, couplés à ceux des deux précédentes campagnes permettront aux chercheurs de définir des indicateurs de la capacité des sols à retenir le Phosphore, et en parallèle de faire des recommandations aux agriculteurs pour adapter leurs pratiques de manière à limiter les risques que le Phosphore des sols des zones humides se retrouve dans les eaux du Lac au Duc.  On rappellera que les émissions de Phosphore agricole représente 90% du total du Phosphore entrant chaque année dans le lac, et que ce Phosphore est directement à l’origine du développement des cyanobactéries et avec des impacts très négatifs sur l'économie locale (camping, activités nautiques, pêche, hôtellerie, eau potable, etc.). 
Au final, les résultats obtenus fourniront des références aux agriculteurs et aux gestionnaires du bassin de l’Yvel permettant une gestion améliorée des zones humides du point de vue du Phosphore, cherchant à concilier protection de la qualité de l’eau et valorisation agronomique.Ils permettront  également de dimensionner et de proposer aux agriculteurs des Paiements pour Services Ecosystémiques, dont un des buts final est d'aider ces derniers  à opérer les changements de pratiques nécessaires à une réduction des fuitesde Phosphore vers le Lac.

Pour aller plus loin: visionnez la vidéo tournée durant cette journée d'échantillonnage